Arrêtez le flux s’il vous plait, arrêtons-nous.
Mon père est enterré avec son frère dans le cimetière du village où je suis née. Sur la tombe, il y a le
nom de mon père, celui de mon oncle mais il n’y a pas de photos. Deux noms, quatre dates et sur le
marbre, une colombe de mosaïque inspirée d’un dessin de Picasso. La paix.
Je ne vais pas souvent sur la tombe.
L’important c’est qu’il y ait un lieu. Et qu’on puisse aller s’y recueillir en pensées ou au détour d’une
balade familiale. Les cendres du père, ceux de l’oncle sont ici. Il y a leurs noms quelque part.
Ce n’est pas qu’une histoire de croyance.
C’est d’avoir un endroit pour pouvoir réaliser leur absence.
*
On dit : des morts par centaines ; On dit des morts par milliers. On dit des morts par dizaine de
milliers. De jour en jour les curseurs s’emballent. Quand arrêterons-nous de compter les morts ?
*
Dans la vraie vie, les chiffres étaient vivants. Les chiffres avaient une odeur, un rire, un timbre de
voix particulier et une langue bien à eux. Les chiffres se tenaient droits ou avançaient le dos voûté.
Ils priaient le vendredi à la mosquée ou ne priaient pas. Allaient à la synagogue le samedi ou n’y
allaient pas. Les chiffres dansaient. Il arrivait qu’ils dansent. Les chiffres pleuraient. Il arrivait qu’ils
pleurent. Les chiffres étaient petits, les chiffres étaient grands, les chiffres allaient par familles
entières dans une continuité logique. Le 10 était plus petit que le 15 qui était plus petit que le 30. Le
80 devançait le 70 qui devançait le 50. Le 5 courait sur la plage, nageait dans la piscine et mangeait
une glace au chocolat. Son menton dégoulinait de crème, ses mains étaient poisseuses et il les
essuyait sur le revers de son habit du dimanche.
Dans la vraie vie, les chiffres n’étaient pas seulement des chiffres. Ils étaient aimés jusqu’au rebours
du temps et quand sonnait l’heure du départ, on confiait leurs âmes à la protection des cimetières. On
les enveloppait de prières et de chants et on inscrivait leurs noms sur le marbre.
On savait qu’il y avait un endroit de mémoire.
Les noms n’étaient pas oubliés.
*
Le silence des noms court dans le ventre des machines. Des dizaines de milliers de signes sur le
tableur. Chaque jour, un nouveau signe apparaît, aussitôt effacé. Nous ne cessons de regarder les
écrans, tentant de saisir ce qui s’échappe. Tout va trop vite. Nous n’imprimons plus rien.
La vie la mort, tout s’enchaine désormais au rythme du flux numérique.
Y a-t-il encore une main humaine sur le bouton des mitrailles ?
*
Il n’y a plus assez de place sur le marbre. Plus de pages dans les carnets. Plus aucun registre. Plus de
murs disponibles. Il n’y a plus de pancartes. Plus de voiles. Plus de banderoles vierges. Il n’y a plus
d’ardoise. Plus de tableaux blancs. Plus d’affichage. Plus aucun endroit.
Il reste les corps. Les mères écrivent le nom des enfants sur leur peau. Que reste-t-il après les
corps ?
Nos mémoires sont en sursis.Il n’y a plus de surface, plus de plaque, plus de pierre à graver.
Il n’y a plus de cimetière.
La vie exige son poids de pierre, May, et l’amour aussi. Je lis Abbas Beydoun.
Où écrire les noms des disparus ?
*
Sur la page instagram du mémorial, il y a une colombe. La jumelle de celle gravée sur la tombe de
mon père sauf que celle-ci est rouge-blanc-vert. Je clique. Sur la page noire, des noms apparaissent
serrés sur quatre colonnes. Quand je me rends au cimetière, je m’arrête devant les tombes pour lire
les noms à voix haute. C’est une manière comme une autre d’honorer leur silence. Sur l’écran, des
noms, il y en trop. Ils sont tellement petits ces noms qu’il faudrait pouvoir zoomer pour les faire
grandir sur l’écran. Quand je me rends au cimetière, je calcule l’écart entre les dates pour mesurer la
durée de vie des personnes enterrées. Ici les chiffres sont si faibles qu’ils semblent irréels. Parfois il
reste une marge que le curseur traduit par un signe mathématique : < plus petit que.
Les pages défilent sans s’arrêter. Elles tournent en boucle. Je tente une capture. Je zoome. Je lis des
noms au hasard.
Quatre déclinaisons, parfois cinq, accrochées ensemble, serré-serré. Le nom de l’enfant est pris dans
la généalogie des pères. Comme un espoir de protection. Ma sœur va sur la tombe du grand-père à
Tunis. Je vais sur la tombe du père en Alsace. Leurs noms gravés sur la pierre nous garantissent le
lieu d’une mémoire. Ailleurs, le nom des pères a explosé. La pierre a failli.
Les noms continuent de défiler à l’écran.
Pour peu qu’une bombe fasse exploser mon écran, les noms continueraient à défiler. Les noms sont
garantis par les nuages. Des lignées fantômes défilent en continu sur les écrans, hébergées par les
clouds numériques.
*
Au moment où j’écris ces lignes, la bande de Gaza est en train d’être détruite par les bombes.
L’archipel de Tuvalu est en passe d’être submergé par la mer. Ces deux informations n’ont rien à
voir l’une avec l’autre et pourtant, elles m’intègrent dans une même temporalité numérique.Toutes
deux sont l’image d’un désastre à origine humaine. Actant de l’insuffisance des efforts entrepris pour
arrêter la catastrophe, les autorités du Tuvalu ont commencé à répliquer leur archipel dans le
métavers pour, disent-elles, « que l’on sache quelque part qu’il y a eu un pays appelé Tuvalu. »1 A
Gaza, en Israël, les gens ont commencé à confier au cloud les noms et les visages des disparus pour
que l’on sache combien les morts étaient vivants avant de n’être plus rien que des chiffres sur une
dépêche d’AFP. Le métavers serait-il l’ultime refuge d’une mémoire apatride?
*
Les images me parviennent. Je clique. Elle fait la roue sur une plage. Cheveux blonds caressant le
sable. Je fais glisser, j’agrandis, je mets le son. La fille de mon cousin se relève, me regarde et salue.
J’entends son rire résonner. L’image se fige, elle sourit et je valide. Il est dans la rue, il parle vite
mais très distinctement. Ses yeux brillent. Il porte l’uniforme vert de son école et tient un micro
devant lui. Il place sa main sur le cœur, il pointe son doigt vers l’écran, il touche le front du revers
de sa main et il salue. L’image se fige, il sourit et je réalise qu’il n’est plus là.
On aimerait croire au pouvoir des images. La plage la rue la roue le grand écart le micro l’uniforme
la main sur le cœur… La fille de mon cousin est vivante. Awni est dans la rue il parle vite mais très
distinctement ses yeux brillent il porte l’uniforme vert de son école il est vivant dans un présent éternel. On sait qu’il est mort car il ne grandira plus. La réalité se fragmente, je like pas.
Les bombes continuent de tomber avides sur les rues vides de Gaza.
*
La vidéo tourne en boucle sur youtube. Awni est dans la rue il parle vite mais très distinctement ses
yeux brillent il ( ) Abo Flah est populaire, à lui seul, il comptabilise plus de 34 millions d’abonnés
sur youtube. Gros plan sur son visage quand il visionne la vidéo d’Awni. Il m’avait écrit, il y a
longtemps. Je découvre son message seulement aujourd’hui. Awni tient le micro dans sa main, il
parle vite mais très distinctement : mon but est d’obtenir 100 000 vues. Awni voulait devenir
youtubeur comme Abo Flah. Plus tard peut-être développeur informatique. A l’écran, Abo Flah
pleure. Ses yeux se mouillent, sa bouche se tord. Il se lève, revient. Ses joues brillent, sa voix se
brise. Aidez-le à avoir ses 100 000 vues, il le mérite. Likez !
*
Sur la page instagram, s’ouvre un album de portraits en couleurs. Tête foulard vert inclinée vers la
droite. Le chat dans ses bras. 433 likes. Elle embrasse sa fille. Foulard noir foulard blanc. 322 likes.
Elle a des tresses, sourcils épais. Uniforme à carreaux bleu et rouge sur chemise blanche. 212 likes.
Pull de laine bleu canapé rouge. Genoux repliés. Dans la main une bougie. 219 likes. Bouclettes et
petit nœud. Regard en fentes de lune. Sourire et dents de lait. 306 likes. Yeux noirs sourcils tatoués.
Foulard rose lèvres assorties. 96 likes. Fils dans ses bras. Elle est de dos il la regarde. 518 likes. Il
est debout. Chambre d’enfant petits cadeaux. Guirlande dorée. Congratulations. 250 likes. Quatre
pattes sur la plage. Petite main grattant le sable. 295 likes. Sérieux. Brassard de presse bleu. Barbe
taillée. 220 likes. Il est en blanc, elle est en bleu. Lunettes de soleil. Barrette dans les cheveux. Main
dans la main. 400 likes. Je fais glisser. Mon doigt s’arrête. Je like ?
*
Ma mère n’est pas croyante. A la Toussaint, pourtant, elle me demande de nettoyer la tombe. Ma
mère ne souhaite pas de fleurs à l’inverse de ma tante. A la Toussaint, la tombe est nettoyée et il y a
des chrysanthèmes sur la colombe en mosaïque. A-t-on besoin de fleurs, a-t-on besoin de signes
particuliers pour penser aux disparu·es? Sur les tombes du cimetière juif de ma vallée, il n’y a pas
de fleurs mais des petits cailloux gris. Sur le mémorial numérique dédié aux personnes tuées par les
bombes à Gaza, il n’y a pas de fleurs, il n’y a pas de petits cailloux gris. Il y a des likes. Tout comme sous la photo de ma petite cousine faisant la roue sur la plage. Je like je pense à vous, je like bravo,
je like trop forte, je like trop triste, je like encore, je like arrêtez, je like je ne vous oublie pas, je
like j’ai vu et puis j’oublie. Un même signe suffit-il à dire tout cela, la vie, la mort, la joie et la
douleur en même temps ?
Parfois il y a des commentaires en anglais ou en arabe. Coeur brisé mains jointes. Habibi, il y a une
année exactement, tu me tenais la main pour me soutenir dans le travail. Coeur brisé. Ils ont tué ces
sourires. Coeur brisé. Torrent de larmes. Je suis désolée c’est trop déchirant. Mains jointes. Visage
en larmes. Il était le fils de chacune de ses tantes. Visage en larmes. Repose en paix. Mains jointes.
La personne qui avait posté ce souvenir vient d’être tuée avec son fils ainé. Coeur brisé. Torrent de
larmes. Quelle tristesse. Coeur brisé mains jointes, deux signes laissées en commentaire comme un
petit cailloux gris déposé sur une tombe. Coeur brisé mains jointes, tristesse et recueillement.
*
A l’écran, ses yeux se mouillent sa bouche se tord, se joues brillent, sa voix se brise, Abo Flash
pleure en direct en découvrant que Awni lui avait envoyé un message de son vivant auquel il n’avait
jamais répondu. Ma fille me dit d’un ton blasé, oui, c’est ce qu’on appelle le sadfishing.
Littéralement : pêche à la tristesse. Ma fille rajoute, sur Snap des filtres existent pour ça. Tu les
actives et on te voit paraître bouleversé à l’écran. Tu savais pas ? Le sadfishing c’est un truc à la
mode en ce moment.
Pour cette vidéo, Abo flash totalise 8 millions de vues. Qui meurt qui pleure qui active son filtre ?
Quel est le visage de la réalité ?
*
Abo flash s’effondre en regardant Awni et sa cote de popularité remonte. On utilise les morts, c’est
ce qu’on entend dire, c’est la guerre des images. Emilia 5 ans, otage du Hamas depuis le 07/10/23,
ramenons-les à la maison. Kenzie 11 mois, martyre palestinienne. Sourire contre sourire, petite
main contre petite main. Certaines images justifient l’offensive. D’autres justifient la riposte. Tour à
tour déversoirs, arguments, motifs d’indignations, armes idéologiques. Leur image serait-elle
simplement ceci, une pochette vide, remplissable à souhait ?
Et pourtant certainement qu’elles n’aimaient pas entendre rugir les grosses voix au-dessus de leurs
têtes. Les enfants, on le sait bien, préfèrent toujours mieux s’endormir au chant de leurs mères dans
le doux murmure du vent.
*
A l’écran, les images défilent. Autres visages Autres roues Autres sourires Autres petites mains
Autres morts Autres fiançailles avortées Autres revers de justice Autres signes creux Autres
montées des eaux Autres élections Autres crises éludées Autres processus en cours Autres porte-
paroles autoproclamés Autres négociations entamées Autres lois Autres confessions Autres corps
mis à nu Autres chansons déclamées Autres syndromes visibles Autres déclarations sans fondement
Autres confusions de langages Autres idées folles Autres revirement Autres ralliements Autres
urgences à traiter Autres tout Autres riens. Je scrolle je swipe je balaie je fais glisser. Ma fille dit,
c’est comme sur Tinder, l’image te plait tu swipes à droite, elle ne te plait pas tu swipes à gauche, il
n’y a pas de retours en arrière possible, tu swipes à gauche, ça part aux oubliettes. A l’écran les
images défilent. Israël ou le Hamas, qui est le véritable gagnant? Leurs noms, leurs visages, swipés
à gauche, définitivement perdants. Où sont-ils donc passés ? Dans quelles oubliettes numériques ?
*
Ils restent connectés. Les morts. Ils nous envoient des messages. Abo flash découvre la vidéo de
Awni alors que celui-ci vient d’être tué par une bombe. Leur compte court encore. Les morts. Leur
messagerie reste active. J’ai reçu un message d’elle me demandant d’être son amie sur Facebook
alors qu’elle était ( ) Je n’avais plus de nouvelles, j’ai laissé un vocal sur sa boite. Personne ne
m’avait prévenu qu’il était ( ) Pour mon anniversaire, j’ai eu un message de sa part. Cela faisait
six mois qu’il était ( ) Son message était resté dans mes spams, je l’ai ouvert, une semaine
auparavant j’apprenais qu’elle était ( ) Elle m’avait envoyé une vidéo d’elle et son fils, je n’avais
pas pu la regarder avant d’apprendre qu’elle était ( ) Ils restent connectés. Les morts. Leurs
numéros s’affichent sur nos répertoires. Ils nous souhaitent nos anniversaires. Ils nous envoient des
messages, des chansons, des vidéos. Les petites mains, les sourires, les voix fluettes, les voix
rauques, les baisers lancés en avant, les rires joyeux, les à plus tard, à très bientôt, on s’appelle vite,
je pense à toi, à très bientôt. Comment distinguer une image vive d’une image vide ? Comment ne
pas être piégés par les leurres ? Comment ne pas laisser grandir les fantômes ?
*
Le monde est déréglé. Les ombres sont blanches sur le sol blanc. Les pages sont vides. Les lettres
tombent. Les forêts poussent à l’envers. Dans le ciel, les étoiles sont alignées en ordre serré. Cela se
passe dans l’Ecoute-au-porte, un album imaginé par Claude Ponti. Une tortue dit à Mine : « c’est à
cause d’une histoire… Une histoire très ancienne qui doit toujours être racontée entièrement… elle ne
doit jamais s’arrêter… Aujourd’hui, quelqu’un s’est endormi en la lisant (…) Je n’en peux plus… le
monde devient si lourd… Il faut remettre l’histoire en route, il faut…»
Roshdi saute à pieds joints sur un château de sable grimpe sur une échelle de fer regarde ses photos
à l’arrière d’une camionnette fait un geste de la main saute sur un château de sable grimpe sur une
échelle regarde ses photos fait un geste saute grimpe regarde fait saute grimpe regarde fait ( )
L’histoire s’est arrêtée dans un présent intemporel. Il n’y a pas d’avant. Il n’y a pas d’après. L’écran
bégaie, le disque dur est rayé. Les images ont besoin d’être raccrochées les unes aux autres pour ne
pas devenir des leurres. Comment réinitialiser le process pour remettre en route nos récits ?
*
Sur le net, en ce moment même, des pages s’ouvrent sur lesquelles des gens écrivent des souvenirs.
Faisons en sorte que ce mémorial devienne un lieu de deuil et d’apaisement. Habiba sourit.
Lorsqu’on swipe sur sa photo, l’histoire de Habiba apparait à l’écran. Sa mère raconte : « Habiba est
une petite fille très gentille, très sensible. Elle peut résoudre des équations en quelques secondes.
Son amour pour son père, sa mère, son frère est sans limite, Habiba est une véritable donneuse de
câlins. Elle adore les bébés, elle les porte, elle les câline, elle leur chante des chansons. Le
septième jour de guerre, elle était calme. Elle a brossé ses cheveux avec des pinceaux enduits de
peinture et elle a dit : je suis une artiste. Une heure après elle était morte. Elle avait dans les mains
un pinceau de couleur et pas de pistolet. Habiba est une petite fille avec beaucoup de rêves. »
Docteur Samira se préparait à fêter son mariage, Nour et Hanin attendaient un bébé, Adam adorait
le basket-ball, Misk sentait l’odeur des falafels, Sayel adorait les fleurs de jasmin, Avidan aimait
danser, Shaimaa avait brillamment réussi son examen, Reem adorait l’hiver, Naomie était
esthéticienne, Aya et Abood aimaient picniquer sur la colline, Salma vivait en Jordanie, Roshdi était
journaliste, Awni rêvait d’être youtubeur, Kenzie n’apprendra jamais à nager
( ) repose en paix repose en paix repose en paix repose en paix.
Pour une poignée d’histoires racontées, beaucoup d’images en débris, flottant dans le net comme une
nuée d’astéroïdes à la dérive. Sommes-nous assez de conteuses et de conteurs? Parviendrons-nous à
relier la mémoire des disparu·es ?
*
Il faut le temps. Il faut le temps que la mère de Habiba puisse apprendre à raconter l’histoire de sa
fille au passé. Que le père de Yousef puisse s’écarter pour pleurer. Que la mère d’Aya et Abood
puisse dire jusqu’au bout les prières. Que l’épouse de Roshdi aide sa fille à souffler sa première
bougie. Que Dania puisse apprendre à conjuguer au futur l’absence de son père. Que la petite sœur
de Sayel replante un buisson de jasmin.
Pour le deuil, il faut du temps.
Sans la mitraille des bombes, sans la pression des flux, il faut du temps.
Sans le choc des images vides, sans l’insoutenable vacarme de l’oubli, il faut du temps.
Arrêtez la guerre
s’il vous plait, arrêtons-nous !
Myriam Dhume-Sonzogni
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