Maintenant le feu !
La nuit parfois cela t’arrive. Le flux.
Tu frémis jusqu’à l’extrémité de tes parois
sous la caresse naissante de l’espace flou.
Sur ta peau fleurissent milles perles de sueur -bleuet,
éclaboussant le ciel à des années-lumières autour de toi.
La nuit, de ta chair humide et dense monte le fumet de la terre noire des confins.
Tu es une planète d’eau et de sable couvant sur ton nid de brasier
des mots tectoniques. Le flux.Tu le sens
dans le désordre de tes intuitions
percuter ta surface comme un essaim de météorites.
Tu vaporises tu t’évapores tu te buées dans l’espace
tandis que ta gorge tandis que tes lèvres
projettent à des années-lumière autour de toi
l’aboiement rauque des étoiles.
Ici maintenant tu le sens
Ton ventre gorgé de novas
qui n’en finissent pas d’éclater tes entrailles.
Tu es une multitude d’explosions
dans le ciel
à toi seule,
volcanique
atome
irradiant les poches de l’horizon sans rivage.
Tu es la joie, tu es la colère, tu es le désir.
… Maintenant le feu !