Un ange est venu

Un ange est venu

Un ange s’est posé sur l’arbre rouge à la cime tronquée
L’air est transparent,
Le magnolia étourdit à poing fermé
le vent,
qui n’a de prise sur ses pétales
aujourd’hui.
Demain
il fera floraison.
Qu’il prenne le temps
de nous laisser jouir encore de sa promesse,
Demain l’ange s’envolera lever d’autres éphémères.

mai 2013

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Parfois je disparais

Parfois je disparais

Parfois je disparais.
Immense est la douleur.

La nuit monte,
Elle n’est pas noire
Sa transparence est un vertige dans laquelle je me dissous encore.

Il y a des amarres
il arrive que la nuit les fasse fondre
et je ne suis plus rien
d’autre que ces mots sur la page.

J’écris comme on allume des lampions dans la nuit
pour donner corps aux ombres derrière moi.

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Kalachnikovs

Kalachnikovs

Il nous faut pourtant des forces pour continuer encore.
Ce soir la fatigue est grande,
la tristesse comme un froid qui nous mord du dedans.
Autour de nous, l’air déchiqueté en éclats irrespirables.

Kalachnikovs
Cette facilité du sang, contagion de la haine, la réalité d’une fracture,
ce soir, la peur est ce lit dans lequel nous nous coucherons
les os fendus et la chair à vif.

Que jamais nos jardins ne deviennent exsangues, plus faibles que les terres de cendre.
Que la pluie sur nous soit toujours aussi douce, que jamais elle ne nous transperce d’un froid
sans remède,
et la rosée, qu’elle reste translucide au matin et jamais n’ensanglante le cœur des corolles.

Notre peur n’est pas de mourir
Nous pourrions ne faire que passer,
Partir et laisser d’autres cultiver nos jardins.
Mais ce soir la fatigue est grande, nous pleurons sur ce qui grandit comme un trou d’ombre au loin,
pas si loin, nous pleurons sur les chemins humides
Dont les flaques rouge-sang nous avaleraient comme des bouches avides.

Il nous faut pourtant des forces pour continuer encore.
Nos fils et nos filles au regard tendre,
leur douceur si chère à notre âme.
Nous avons voulu pour eux la beauté du jour tissée d’ombres délicates
espérant toujours dans le pouvoir de la dentelle quand

kalachnikovs, notre peur n’est pas de mourir.
Que les graines ne se dénaturent , qu’aucun arbre ne pousse chargé des fruits de la cendre,
Tout, hormis le non-sens lorsqu’il dérègle les battements de cils du monde.
Ce soir la fatigue est grande et nous pleurons sur notre peur
de voir nos paupières murées et que l’on fige notre souffle sans nous tuer

sans nous tuer.

novembre 2016

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Sommes-nous devenus des anges ?

Le ciel se défaisait entre nos doigts,

nous enfilions nos rêves à l’envers

chaussant des bottes d’éternité.

A quel moment sommes-nous devenus des anges ?

 

 

novembre 2017
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Nous avancions vers le bleu


Le bleu incurvait les cils du soir
à l’heure où nous n’avions
plus à perdre ni rien à gagner
du battement désordonné de nos songes.

Nous avancions vers le bleu comme à l’envers d’un vertige,
ridant les ombres, entrouvrant la nuit,
réconciliant sous nos paupières
les contours disjoints de nos intimes mystères.

Nous chutions sans fin à la source de nos constellations souterraines.

 

 

Myriam Dhume-Sonzogni
Octobre 2017

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Incarnation

Incarnation

Je suis poussière issue de rien,
perdue entre les cuisses du néant.
Je suis le feu, l’or, je suis l’azur
un je ne sais quoi de ton rêve je ne sais où.

Je suis- dis-moi laquelle de tes larmes
qui prend feu au milieu de la nuit.
L’étincelle sur ta joue je suis,
allumant la chair bleue et tendre
de ton corps d’utopie.

Je suis le va et vient de tes marées
ouvrant découvrant
ton sable fauve sous les rides d’eau.
Le cri rauque des mouettes je suis,
piquant ton ciel de paillettes rubis.

Je suis l’ombre dénouée
libérant sous ton front la giclée de l’écume
Je suis le feu, l’or, je suis l’azur
un je ne sais quoi de ta raison je ne sais où.

Je suis
tous les visages
le feu, l’or, l’azur.
Je suis.

Myriam Dhume-Sonzogni
décembre 2017

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Tremblants

Tremblants

Nous regardions au ciel s’élever les ballons
Nous étions encore
sur la terre nourricière
plus d’un
qui marchions en arrière
l’éternité à nos talons.

 

Dans le rouge ciel s’élevaient les ballons
brûlants si tant du limon de nos larmes
nous étions encore
debout, vaincus et sans souffle
qui regardions plus haut
fondre le sang de notre déraison.

 

Des éclats de ciel divaguaient nos poumons
Nous étions encore
sur le sol en tourment
libres de vent
aux confins de nos vertiges,
Tremblants.

 

Nous regardions au ciel s’élever les ballons.

2014

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